lundi 16 février 2009

Quoi de neuf chez vous?


Et vous, que devenez-vous?

Plus de cinq mois que nous sommes partis loin de vous. Mais qu'est votre vie aujourd'hui? Avez-vous une nouvelle coupe de cheveux? Vous avez changé de voiture? Perdu une dent? Grandi ou pris 10kg? Changé de style ou êtes-vous resté fidèle à vos gros pulls?

Quoiqu'il en soit, nous sommes curieux de revoir vos petites trognes. Alors à vos appareils et faites nous vos plus belles grimaces!


Merci beaucoup et à bientôt.

Musique!

Ancien combattant
Zao, 1984

Voici une de ces chansons qui, arrivée à la fin, vous laisse un peu mal à l'aise. Tous les congolais la connaissent, la chantent et la dansent comme leur hymne national qui réclamerait la paix. En effet, les paroles de Zao, auteur-interprète du Congo-Brazzaville,(Biographie complète ici) sont sans ambigüité.






Prologue dans une des langues du Congo, où on distingue quelques mots en Français, une sonnerie militaire :

Moi engagé militaire, moi engagé militaire
Moi pas besoin galons, soutez-moi du riz
Sergent masamba, tirailleur mongasa, caporal mitsutsu (...)
Vêtements militaires, vêtements militaires (...)

Début de la chanson :

Marquer le pas, et 1, 2
Ancien combattant
Mundasukiri
Marquer le pas, et 1, 2
Ancien combattant
Mundasukiri

Tu ne sais pas que moi je suis ancien combattant
Moi je suis ancien combattant,
J'ai fait la guerre mondiaux
Dans la guerre mondiaux,
Il n'y a pas de camarade oui
Dans la guerre mondiaux,
Il n'y a pas de pitié mon ami
J'ai tué Français,
J'ai tué Allemand,
J'ai tué Anglais,
Moi j'ai tué Tchécoslovaque

Marquer le pas, 1, 2
Ancien combattant
Mundasukiri
Marquer le pas, 1, 2
Ancien combattant
Mundasukiri
La guerre mondiaux
Ce n'est pas beau, ce n'est pas beau
La guerre mondiaux
Ce n'est pas beau, ce n'est pas beau
Quand viendra la guerre mondiaux
Tout le monde cadavéré
Quand viendra la guerre mondiaux
Tout le monde cadavéré
Quand la balle siffle, il n'y a pas de choisir
Si tu ne fais pas vite changui, mon chéri, ho!
Cadavéré
Avec le coup de matraque
Tout à coup, patatras, cadavéré
Ta femme cadavéré
Ta mère cadavéré
Ton grand-père cadavéré
Ton père cadavéré
Tes enfants cadavéré
Les rois cadavéré
Les reines cadavéré
Les empereurs cadavéré
Tous les présidents cadavéré
Les ministres cadavéré
Le garde de corps cadavéré
Les motards cadavéré
Les militaires cadavéré
Les civils cadavéré
Les policiers cadavéré
Les gendarmes cadavéré
Les travailleurs cadavéré
Ta chérie cadavéré
Ton première bureau cadavéré
Ton deuxième bureau cadavéré
La bière cadavéré
Le champagne cadavéré
Le whisky cadavéré
Le vin rouge cadavéré
Le vin de palme cadavéré
Les soûlards cadavéré
Music lovers cadavéré
Tout le monde cadavéré
Moi-même cadavéré

Marquer le pas, et 1, 2
Ancien combattant
Mundasukiri
Marquer le pas, et 1, 2
Ancien combattant
Mundasukiri

Pourquoi la guerre
Pourquoi la guerre
Pourquoi la guerre
La guerre ce n'est pas bon, ce n'est pas bon
Quand viendra la guerre tout le monde affamé, oh!
Le coq ne va plus coquer, cocorico oh!
La poule na va plus pouler, pouler les oeufs
Le footballeur ne va plus footer, pousser le ballon
Les joueurs cadavéré
Les arbitres cadavéré
Le sifflet cadavéré
Même le ballon cadavéré
Les équipes cadavéré
Diables Noirs cadavéré
Etoile du Congo cadavéré
Les Lions Indomptables cadavéré
Les Léopards cadavéré
Les Diables Rouges cadavéré
Les journalistes cadavéré
La télévision cadavéré
La radio cadavéré
Le stade cadavéré
Les supporters cadavéré

La bombe ce n'est pas bon, ce n'est pas bon
La bombe à neutrons ce n'est pas bon, ce n'est pas bon
La bombe atomique ce n'est pas bon, ce n'est pas bon
Les Pershing ce n'est pas bon, ce n'est pas bon
S.S. 20, ce n'est pas bon, ce n'est pas bon
Quand viendra la bombe
Tout le monde est bombé oh!
Ton pays bombé
L'URSS bombé
Les États-Unis bombé
La France bombé
L'Italie bombé
L'Allemagne bombé
Le Congo bombé
Le Zaïre bombé
L'ONU bombé
L'UNESCO bombé
L'OUA bombé
Mes boufs bombé
Mes moutons bombé
Mon cuisinier bombé
Tous les cuisiniers bombé
Ma femme bombé
Les taximan bombé
Les hôpitaux bombé
Les malades bombé
Les bébés bombé
Le poulailler bombé
Mes coqs bombé
Mon chien bombé
Les écoles bombé
Ma poitrine bombé
Tout le monde bombardé

Semez l'amour et non la guerre mes amis
Tenons nous la main dans la main
Jetez vos armes
Jetez vos armes
Jetez vos armes
Tenons nous la main dans la main

Ah! si tu voyais Français : bonjour
Ah! si tu voyais Anglais : good morning
Ah! si tu voyais Allemand : guten tag
Ah! si tu voyais Espagnol: buenos dias
Ah! si tu voyais Italien: buongiorno
Ah! si tu voyais Chinois : Hiho
Ah si tu voyais Israélien: Shalom
etc...

vendredi 13 février 2009

Hi-fi congolaise

Dimanche 25 janvier. Dernières heures de papa en RDC. Nous prenons la route de l'aéroport de N'Djili. Quelques mètres plus loin à peine, trois hommes font du stop. Nous les reconnaissons. Ce sont des musiciens qui jouent pour les clients d'un bar-plage le long de la rivière.

Nous les chargeons sans hésitation en échange, bien entendu, de quelques chansons...


jeudi 12 février 2009

Confidences de chauffeur de ministre

Langue de bois …

Par Le Potentiel

De retour d’un périple mouvementé en Europe, mon patron le Ministre des Affaires stratégiques ( à prononcer avec respect…) a tenu à organiser une interview avec un journal de la place. Transparence oblige !

Comme à son habitude, mon patron de Ministre n’a éludé aucune question. Voici les passages de cette interview-choc :

Le Potentiel : Monsieur le Ministre, comment vous portez-vous ?

Le Ministre : Appelez-moi donc « Excellence » ; et présentez-vous d’abord…

Le Potentiel : A vos ordres, Excellence… Je suis journaliste du Potentiel, spécialiste de la rubrique « Apostrophes ».

Le Ministre : ah ! C’est vous le… fameux ?

Le Potentiel : Ah ! Non, Excellence, c’est plutôt vous le …fameux ! Alors, comment vous portez-vous ?

Le Ministre : Chez nous, on dit : « le malafoutier donne du vin de palme et des ivresses aux autres ; mais lui-même ne consomme que de l’eau de source ». C’est le secret de sa vigueur.

Le Potentiel : Excellence, vous revenez d’un périple en Europe. Avez-vous rencontré le Roi Albert, le Président Sarkozy, les Premiers Ministres Fillon et Van Rompuy. Si oui, de quoi avez-vous parlé ?

Le Ministre : Ah ! Albert II : un ami. Ah ! Sarko : un ami. Ah ! Fillon : un ami. Ah ! Van Rompuy : un ami ! Les palabres des anciens sous le baobab n’ont d’oreilles que les feuilles de baobab.

Le Potentiel : Ah ! Avez-vous par exemple évoqué la crise en RDC : les plans Cohen, Sarkozy et Kouchner, ou Museveni ?

Le Ministre : Chez nous, on dit : « la rivière qui court vers le fleuve a beau se tromper dix fois de route en contournant monts et vallées, elle ne revient jamais en arrière… » L

e Potentiel : Oui mais, Excellence, le pays est en voie de balkanisation. L’opinion est fortement alarmée et s’inquiète de plus en plus de la présence des armées étrangères dans notre pays ? Ces armées, ce n’est quand même pas de simples scouts ?

Le Ministre : Chez nous, on dit : « quand la maison du voisin brûle, on ne demande pas l’identité du pompier au secours ».

Le Potentiel : Oui mais, Excellence, l’opinion pense qu’il y aurait eu un deal avec comme troc l’arrestation de Nkunda et la traque des FDLR…

Le Ministre : …un …quoi ? Un di-di …quoi ? C’est quoi ça, deal ?

Le Potentiel : Euh… Un marché, un agenda caché…

Le Ministre : Aux problèmes structurels, il faut des réponses structurelles. Aux problèmes conjoncturels, il faut des réponses conjoncturelles. À des questions complexes à la fois structurelles et conjoncturelles, il faut des réponses complexes…

Le Potentiel : Mais encore, Excellence. Le Parlement et le Sénat s’agitent, les journaux s’émeuvent, l’Opposition s’énerve, l’homme de la rue est perplexe. Expliquez-vous !

Le Ministre : Il était une fois le pays des carnivores et le pays des herbivores. Après des siècles de conflit, des sages des deux côtés ont décidé de faire fumer le calumet de la paix à tous. Plus question pour les carnivores de manger en désordre l’espèce herbivore ; et plus question pour les herbivores de polluer et de pulluler dans l’espace carnivore et d’y répandre des maladies inguérissables ! Une grosse palabre eut lieu en une clairière neutre. Mais, hélas, aucun compromis ne fut trouvé. Alors on fit appel, comme arbitre, au Grand Féticheur des Féticheurs de l’Au-delà. Ce dernier proposa, en guise de paix et d’équilibre de la terreur, de changer quelques herbivores en carnivores et quelques carnivores en herbivores, selon une répartition démographique équitable. Ce qui fut fait. Or voilà que la nuit tombante, des ex-herbivores se sont pris à manger leurs anciens congénères ; et des ex-carnivores de polluer leur ancien espace avec des fléaux irrémédiables. Le Grand Féticheur des Féticheurs entra dans une forte colère ; et en signe de punition, remit tout à plat. Et les guerres recommencèrent et se succédèrent aux palabres ; et les palabres recommencèrent et se succédèrent aux guerres…

Le Potentiel : Ah ?

Le Ministre : Une autre question ?

Le Potentiel : Oui, Excellence : les Chinois, à quand les travaux ? On ne peut plus circuler librement ici : embouteillages sur embouteillages ; cortèges sur cortèges sur des routes impraticables. Bien au contraire, c’est chinoiseries contre kinoiseries : les Chinois se livrent à des ligablos et à des malewas. Qu’en est –il ?

Le Ministre : Chez nous, on dit : « le maïs et l’igname n’ont pas le même rythme de croissance, même sous les mêmes torrents de pluie ». Et puis, « la main qui donne est toujours au-dessus de la main qui reçoit ». Et puis, « kokende liboso eza kokoma te. Rien ne sert de partir à point ; il faut savoir courir à temps ». Une question encore ?

Le Potentiel : Euh… non, Excellence ! Hmmm, non !... Excellence, tout parait clair comme l’eau de source.


YOKA Lye

Pour le plaisir des yeux et des oreilles!

Lors du passage de papa à Kinshasa, nous avons pu tourner quelques courtes vidéos assez sympathiques! En fonction des possibilités de la connexion, je vais tenter de vous en partager deux ou trois...

La première a été tournée le mercredi 21 janvier prêt du village de Kimwenza. Nous avions décidé de montrer un peu de la vie de brousse à papa. Avec Sophie et Hervé, directement après le boulot, nous sommes partis visiter le sanctuaire des bonobos ainsi que le village de Mamfufu. En traversant ce bled, les enfants nous repèrent rapidement et nous emmènent le long de la Lukaya. Rivière où ils se lavent, font la vaisselle et la lessive, jouent et chantent....

Voici ce que l'on vous en a rapporté...





PS: pour plus d'images, cliquez sur le titre.

mardi 3 février 2009

Etrange aventure



Ce dernier w-e de janvier nous aura laissé un peu perplexes...

Vendredi, vers 14h nous repartons sur la route de Matadi pour rejoindre Thomas, le frère de Charlotte, chez lui, à Kolo. Kolo est un site industriel toujours en activité sur le modèle des cités minières du 19ème siècle: école, église, maisons de cadres, d'ouvriers, mausolée du fondateur... Le tout dans un état vieillissant.


La route file... L'Hilux fonce... Le roulage nous salue... Pas de panne, pas d'arrestation...

On arrive à 18h30.
Retrouvailles, souper, dodo... Bon repos. Enfin... Le lendemain, Thomas emmène les filles, Charlotte, Sophie et Virginie, voir un "deep." Les hommes rassemblent quelques troupeaux de vaches, les inspectent, les vaccinent et les poussent dans un bain de déparasitant. En suite, après séchage, les génisses, les veaux et les mères repartent gambader en semi-liberté dans un espace grand comme la province de Namur. Pendant ce temps, Hervé et moi déjeunions à l'ombre de la terrasse de la maison.

L'après-midi, un besoin de défoulement se faire sentir. Sophie, Hervé et moi voulons absolument nous faire souffrir... Les idées fusent... Le soleil est ardent, le repas fut riche et malgré tout, nous décidons de nous rendre à pied à Iabi, à 18 km de là. Malheureuse, Sophie doit déclarer forfait. Des cloques garnissent ses orteils! Nous partons donc à deux avec notre chapeau et 5l d'eau fraîche. Ce ne sera pas de trop! Sur les pistes, vers 15h, la chaleur est accablante. L'homme de Stavelot marque le pas. Je tiens le rythme. En 3h10', nous achevons notre challenge. Sans aucun pépin...


Le soir, dégustation de filet pur du cru. Savoureux, fondant. Dimanche, avant de reprendre la route de Kinshasa, nous visitons, dans un autre village, Kolo Mission, la batte locale, le marché dominicale. Senteurs, couleurs et cris. Atmosphère moite, chaleureuse et parfois un peu oppressante. Mais le lieu est étonnant! En pleine brousse, chaque semaine, des camions viennent faire le plein de tout types de produits et s'en vont balançant sur les pistes rouges du Bas-Congo.

De notre côté, nous tentons de nous rafraîchir tandis que les filles se font poser du verni sur les ongles des pieds par un artisan du coin!


Enfin, nous rentrons dîner avant de reprendre la route et Sophie s'essaie à la conduite sur piste.


A ce stade de l'histoire, nous ne le savions pas encore mais il n'allait rien nous arriver d'imprévu! Aucune complication de tout le w-e! Faut-il voir en ça l'œuvre d'un rebouteux? D'un foudroyeur ou autre marabout? L'un d'entre nous avait-il emporté des fétiches? En tout cas, nous nous souviendrons longtemps de cet étrange périple à Kolo...


Bien à vous.