jeudi 30 avril 2009
spécificité_culturelle.8
mercredi 29 avril 2009
Musique!
mardi 28 avril 2009
Voyage aux confins d'une mégapole
Nous avons donc rencontré Albert, diacre d'une paroisse d'un quartier périphérique (périphrase évitant le terme bidonville...), dans la commune de Kimbanseke (grande comme une ville) à l'est de Kin. On s'enfonce sur des routes incroyablement dégradées où le bitume laisse définitivement place aux marres et nids de poules géantes et rejoignons le gigantesque ancien cimetière (une colline entière). Les enfants se réaproprient l'espace perdu et jouent football entre les tombes. Des anciennes pierres tombales sont réutilisées afin de limiter l'érosion de cette colline de sable.
Et c'est un peu plus loin, après avoir franchi un petit marché, que nous arrivons au "complexe scolaire de Bolingo." Situé dans un des coins des plus reculés et des plus pauvres de Kin (même l'électricité et l'eau courante n'arrivent pas jusque là...), 3 bâtiments de béton se dressent sur 4 petites parcelles.
En résumé, suite à des demandes de parents, ce diacre a décidé de se retrousser les manches et de bâtir une école pour les enfants du coin. En effet, l'expansion de la ville est tellement rapide que les infrastructures ne suivent pas. Du coup, cette école poursuit plusieurs objectifs:
- offrir un accès gratuit à l'enseignement aux enfants, même aux plus démunis;
- soutenir un quartier livré à lui-même;
- veiller à la qualité de vie des enfants (les plus pauvres sont identifiés et nourris gratuitement par l'école. Ils reçoivent même de la farine qu'ils rapportent chez eux).
Seulement, Albert ne peut compter sur les subsides de l'Etat qui n'arrivent jamais. Il a donc constitué une association avec des parents et sonné à plusieurs portes afin d'obtenir un peu d'argent pour construire les premiers bâtiments. Le personnel est rémunéré grâce à cette association aussi. (Un prof = 100$/ mois, la directrice: 120...)
Concrètement, on trouve plus ou moins 400 élèves en primaire et 80 en 1 et 2 secondaire, 19 membres du personnel et trois cochons... servant à apporter des protéines aux familles qui ont de moins en moins accès à la viande.
Dans ce coin délaissé, les besoins les plus urgents sont primaires:
1. Instalation de wc supplémentaires (+/- 500$ pour deux et il en faudrait 4 de plus). Pour l'instant, les 480 élèves ont une toilette fonctionnant à l'eau du puits et les profs ont l'autre... 2. Clôturer la parcelle pour éviter les intrusions dérangeantes et restreindre l'appel de l'école buissonnière...
3. Achever la porcherie afin de pouvoir apporter les protéines manquantes à leur alimentation. (+/-1000$)
D'autres projets à plus long terme existent aussi comme la réalisation d'une salle omnisport-conférence-bibliothèque; l'installation de panneaux solaires; l'ouverture des classes de 3 à 6 secondaires...
Dans ce contexte, l'école remplit vraiment un rôle social et tente de palier aux lacunes du gouvernement. Elle sensibilise les familles à l'hygiène (se laver les mains à la sortie des toilettes par exemple), à la nécessité de travailler, à l'intérêt de la solidarité. Autour de ces bâtiments, c'est un quartier perdu, dortoir et "pourri" qui se dynamise...
Bien à vous!
Des photos et des infos ci-dessous!
Complexe scolaire de Bolingo |
vendredi 24 avril 2009
Chienne de crise!
Toutou a cessé de remuer sa petite queue. Après les câlins et caresses, Donatien Mwamba, qui se qualifie lui-même de « tueur de chien et restaurateur », lui a assené deux coups secs de barre de fer sur la nuque. Peu après, il l’a mis à cuire sur un feu pour le plus grand bonheur des « patrons », qui débarquent, cigare aux lèvres, de leurs luxueuses limousines à Masina, un quartier à l’est de Kinshasa, pour « faire respecter leur rang social et la vieille tradition culinaire luba de manger du chien ».
Cette pratique alimentaire, coutumière aux luba des deux Kasaï (centre de la RDC) et de plus en plus courante au sein de l’ethnie Mongo (Equateur), n’est plus aujourd’hui un tabou pour les Kinois. Pendant que, sous un manguier en bordure d’un égout charriant des détritus mêlés à des eaux de toilette et de ménage, les clients jouent à une sorte de poker menteur, Donat répartit judicieusement «les morceaux destinés à la vente et ce qui sera consommé sur place». Outre, ces consommateurs qui se disent « de luxe », d’autres clients attendent dans les parages pour emporter la « délicieuse viande » à la maison. Comme, Jean de Dieu, 14 ans, qui attend argent à la main. Depuis bientôt 4 ans, il fait «tout pour ne pas rater les merveilles de la boucherie populaire de Papa Donat».
Donat abat des chiens, au moins trois fois par semaine. Le prix est « encore à la portée de toutes les bourses alors que nos épouses ne peuvent plus se hasarder devant les étals de poissons frais », à en croire Lukusa Menda, qui attribue sa bedaine à la consommation du «nyinyi wa mashi», la viande fraîche !
Pour 1.3000 Francs congolais (4,53 euros), on peut se procurer un chien entier, alors qu’il en faut le double pour un kilo de bœuf. Selon Henri-Paul Eloma, superviseur à l’Institut congolais pour la conservation de la nature (ICCN), « l semble, que la crise économique a brisé certains tabous. Avant, les femmes ne mangeaient même pas les anguilles, maintenant on ne les pousse plus». Depuis les pillages de 1991, « les populations congolaises connaissent une aggravation de la crise économique qui s’est traduite par une forte pression sociale et alimentaire », ajoute Henri-Paul pour expliquer ces « émancipations gastronomiques » dues aussi au brassage des populations qui s’est opéré depuis 40 ans dans la ville.
De fait les Kinois mangent peu et mal. Et le chat aussi!
Selon une récente étude du PNUD, ils ne disposeraient que de la moitié des calories nécessaires par jour et leur régime est essentiellement végétarien. Faute d’approvisionnement suffisant et surtout de moyens, la viande fraîche est devenue inabordable. Les « boucheries » ne vendent que des produits congelés, bas morceaux de la production européenne, comme les croupions de dinde ou les pattes de poulet. Pour pallier ces carences en protéines, les habitants de Kinshasa se rabattent sur des viandes moins connues et autrefois tabous. De nombreux points de vente de viande, dont l’origine et la nature laissent souvent perplexes, pullulent en ville. Ainsi la commune de Selembao est réputée comme l’un des coins où les gens ne se cachent plus pour consommer du chat. « Que ne mangeons-nous pas dans cette ville ! », s’exclame Betty Nsumbu dont un des fils est décédé l’an dernier après avoir gardé pendant plusieurs mois des poils de chat dans la trachée artère.
Donatien, le tueur de chien, est bien connu dans le quartier. Henry Lusangi, 13 ans, se rappelle l’avoir déjà rencontré. « Il voulait que je lui vende Ours », dit-il, désignant sa chienne. Il déclina l’offre estimant que « ce serait anéantir tous ses espoirs de commerce et cesser de perpétuer la lignée ». Aujourd’hui le restaurateur reconnaît qu’il a du mal à s’approvisionner : « Il n’y a presque plus de clients qui acceptent de m’en vendre. Avant j’étais accueilli à bras ouvert même là où les grilles portaient la mention chien méchant ». C’est pourquoi, un cadre de l’ICCN estime qu’il faut commencer à élever des chiens pour l’alimentation.
Ceux qui finissent sur le grill actuellement divaguent en ville et se nourrissent sur les tas d’immondices. Bien que la plupart ne soient pas vaccinés, même les vétérinaires de la division urbaine de l’Hygiène soutiennent que leur chair en vaut bien une autre.
Syfia (RDC)
mercredi 22 avril 2009
Papa Jean & Samuel!
Grâce à vos dons, aux soupers et autres gaufres, nous avons récolté "trop" d'argent... Nous avons donc pris la décision d'aider une deuxième famille, celle de Samuel et son fils, le petit Junior.
Concrètement, Papa Jean devrait pouvoir acquérir son lopin de terre d'ici une semaine et démarrer la construction de sa maison.
Samuel, quant à lui, a trouvé une petite construction à 700$. Nous pensons qu'il devrait pouvoir l'obtenir dans le courant du mois de mai.
Nous vous tiendrons bien sûr informés de l'avancement des projets et espérons pouvoir prendre, assez rapidement, des photos de ceux-ci.
Bonne journée à vous!
So & Lo
mardi 21 avril 2009
Petite virée entre amis
C'est en camionnette que nous avons quitté Johannesbourg pour nous rendre dans le célèbre Kruger Park en passant par la Blyde River Valley (3ème plus grand canyon au monde!). Après les éléphants et autres giraffes, nous sommes descendus vers le sud pour entrer dans le petit royaume du Swaziland pour deux nuits.
Logés dans un backpakkers (type d'auberge-camping pour "porteurs de sac à dos") au beau milieu de la réserve de Mlilwane, nous avons entrepris l'ascension de l'Execution Rock.
Le lendemain nous reprenions la route vers l'est. Objectif: l'Océan Indien. Quatre étapes plus ou moins longues et plus ou moins satisfaisantes... La moins intéressante et la plus brève étant la mégapole de Durban.
Laissant les rouleaux et les coquillages derrière nous, nous repartions vers l'intérieur du pays, à l'ouest. Traversant le Kwazulu Natal et le Zululand, nous arrivons enfin dans le Drankensberg, chaîne de montagnes mmarquant la frontière avec le royaume-dont-le-point-le-plus-bas-est-le-plus-haut-du-monde, le Lesotho. Logement au pied des montagne et ascension du Sani Pass, col vertigineux constituant le seul passage entre le Lesotho et l'Afrique du Sud.
Et puis ce fut déjà le moment de remonter vers le nord pour rejoindre Jo'bourg (comme disent les gens bien de Kin...). Une dernière étape en camping au bord d'un lac situé au cœur d'une réserve naturel et puis, retour en ville.
La ville gigantesque et excessive. Visite d'un mall géant, et de deux quartiers sympas. Concert de rap organisé par l'ANC (parti de Nelson Mandela) avant les élections...
Dimanche, le départ vers Kinshasa ne fut pas des plus évidents, comme vous pouvez l'imaginer...
Bien à vous!
samedi 4 avril 2009
Blog en vacances...
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Le blog vous re-contactera dès son retour, dans 15 jours....
vendredi 3 avril 2009
Coupure de presse
Une somme de 250 dollars Us se transforme en 250 francs congolais
Par Le Potentiel
Chargé de protéger la population et ses biens, certains éléments de la police nationale congolaise s’écartent de cette mission. C’est le cas vécu le lundi 30 mars 2009 au Marché central de Kinshasa situé dans la commune de la Gombe. En effet, un élément de la Police nationale a subtilisé de l’argent à un paisible citoyen qui vaquait librement à ses occupations.
Selon la victime qui s’est confiée au journal Le Potentiel, elle avait sollicité un service à un policier afin qu’il lui assure sa sécurité pendant qu’il ferait ses emplettes au marché. Le policier y avait marqué son accord.
Chemin faisant, alors que les relations amicales ainsi que la confiance s’y étaient déjà installées entre les deux parties, la victime n’a pas hésité de confier à cet agent de l’ordre une somme de 250 dollars américains. Une façon pour lui de s’assurer qu’aucun esprit maléfique ne hantera les poches du policier.
Ce dernier empochera cette somme aussitôt reçue. Mais aussitôt les emplettes terminées, il présentera, contre toute attente, à celui à qui lui avait rendu service, une somme de 250 francs congolais, en lieu et place de 250 dollars américains qui lui avaient été remis.
Prise de colère et sous le coup de l’émotion, la victime s’est mise à ameuter les passants à qui elle a expliqué la mésaventure qui lui est arrivée.
Entre-temps, le policier incriminé a tenté en vain de prendre le large car il a été immédiatement neutralisé par des personnes accourues sur le lieu.
Acheminé au poste de police, le larcin a restitué la somme de 250 dollars américains qui lui avaient été confiée pour la garde. Malheureusement pour la victime, il ne lui a été restitué que 100 dollars américains. L’autre partie a été retenue « à titre d’effort pour avoir retrouvé le pactole ». Triste fin d’une mésaventure.
Y.K. ET NTSHINITI EKANSOR (STAGIAIRE)
jeudi 2 avril 2009
Comment allons-nous?
Nous découvrons une autre vie dans un autre monde. Tout est si différent ici qu'on peut difficilement imaginer... Alors, un jour c'est la joie d'une rencontre ou d'une magnifique découverte et le lendemain, confronté à la réalité des congolais, c'est le cœur qui se serre. A toi de te situer la-dedans à chaque fois avec ton ressenti et ta façon de voir...
Ici, tu peux très vite devenir un "vieux-porc" qui profite des gamines de 14 ans qui tentent d'aider leur famille en "travaillant" en boîte de nuit, ou rester dans ton coin de blancs riches et protégés ou risquer d'aller à la rencontre des gens qui vivent ici.
Pour nous, ce sont les moments que l'on partage qui nous donnent envie de continuer, de rester et d'aller plus loin.
Par contre, au niveau boulot, c'est pas top... Travailler dans une école sans projet pédagogique, sans réel souci de l'élève, sans une équipe soudée et motivée, ce n'est pas notre truc. Autrement dit l'école nous a permis de venir en RDC mais ne nous aura pas apporté grand chose sur le plan professionnel. Petit regret...
Voilà un premier bilan avant l'heure... En effet, il nous reste trois mois et pas mal de coins à découvrir et pas mal de gens à rencontrer.
Nous ferons de notre mieux.